Les Rayures du Zèbre

Blanc sur noir ou noir strié de blanc, les rayures du zèbre demeurent indéfinies. Rencontre entre TM+ et Print, Les Rayures du Zèbre intriquent les poésies de deux compositeurs qui sont aussi deux improvisateurs qui sont aussi deux instrumentistes.

Sylvain Cathala vient des contrées du jazz, Alexandros Markeas des confins de la musique contemporaine. Ils joignent ici leurs forces, chacun avec ses compagnons zèbres – vents clavier contrebasse percussions – qui se ressemblent un peu, rayures noires sur pelage blanc, et sont cependant différents, rayures blanches sur pelage noir. Sous la conduite d’un chef qui partage la même fièvre, ils jouent ensemble une musique vivante d’aujourd’hui, car ils ont le goût de la transgression des domaines et le sens de la traversée des frontières.

Énergie, dynamique, frottement – on entend les rythmes frappés, les souffles intenses, les espaces infiniment tremblés qui se mêlent dans un vertige collectif où nous perdons nos repères.

C’est écrit et ça ne l’est pas totalement, c’est improvisé soudain, ça emprunte la voie puissante des grandes pulsations, ça se décale aléatoire, ça fuse soudain asymétrique, ça s’égaye sur des chemins de traverse inattendus, explosifs sur l’étincelle de l’instant, ça se retrouve ensemble dans une grande migration échevelée où les cycles et les flux des corps sonores préservent la spécificité des sons et des timbres.