Signatures
DISTRIBUTION
Soprano, Amélie Raison
TM+ – Pascal Adoumbou, direction
Christophe Schaeffer, création lumières
Anne-Cécile Cuniot, flûte
Bogdan Sydorenko, clarinette
Benjamin Garson, guitare électrique
Gianny Pizzolato, percussions
Ninon Hannecart-Segal, piano
Maud Lovett, violon
Juliette Gaudin, violoncelle
Charlotte Testu, contrebasse
Yann Bouloiseau, son
Marie Delebarre, régie générale
PROGRAMME
Hildegard von Bingen (1098) O orzchis ecclesia
Anna Thorvalsdottir (1977) Fields
Soosan Lolavar (1989) Girl
Missy Mazzoli (1980) A Song for Mick Kelly
Sofia Goubaïdoulina (1931) Aud en Visionen der Hildegard von Bingen
Julia Wolfe (1958) Reeling
Kaija Saariaho (1952-2023) Die Aussicht
Josephine Stephenson (1990) Création
en résidence tout récemment à l’Opéra d’Avignon
Création mondiale de Joséphine Stephenson
Le dispositif du Voyage de l’écoute porte l’estampille originale TM+ : un concert imaginé et interprété comme un tout, sans interruption ni mouvement de musiciens entre les pièces, afin que l’auditeur embarque pour une traversée intérieure, sans escale mais avec des correspondances… poétiques !
Nous avons voulu un programme tout féminin, moderne, accessible à tous, où s’invite parfois la musique populaire, original par son instrumentarium (voix, batterie, guitare électrique, contrebasse, bande électronique etc) et qui traverse les siècles… Compositrices d’hier et d’aujourd’hui et de plusieurs continents (de Hildegard von Bingen -Allemagne- à Julia Wolfe -USA- en passant par Kaija Saariaho -Finlande- et Soosan Lolavar -Iran-) se répondront dans ce voyage de l’écoute qui se construira autour d’une création mondiale d’une jeune compositrice franco-anglaise : Joséphine Stephenson qui a récemment été en résidence à l’Opéra d’Avignon. Une création lumière, pensée sur mesure viendra augmenter l’écoute.
Note d’intention du directeur artistique
Signatures
Un geste singulier qui révèle le commun comme unique… c’est ce qui rassemble les oeuvres présentées dans ce voyage musical.
Les oeuvres rassemblées alternent les énergies, les influences, les instrumentations. La voix humaine, tisse un fil – depuis un plain-chant entonné dans une langue créée par Hildegard von Bingen pour mieux servir sa pensée, jusqu’à une méditation poétique du poète allemand Friedrich Hölderlin sertie par Kaija Saariaho (die Aussicht – La Vue). Entre-temps, l’oreille perçoit des mélodies populaires persanes (dans la pièce de Sosan Lolavar), des sonorités folkloriques de l’Ontario (dans celle de Julia Wolfe), captées par la plume de compositrices, elles déploient une énergie nouvelle, montrent un nouveau visage. Des fragments du quotidien, comme trouvés au détour d’un chemin, deviennent source et partie de langages musicaux élaborés, d’espaces sonores parfois épurés, parfois saturés (Fields / A Song for Mick kelly) . En point d’orgue à ce voyage, nous avons demandé à Joséphine Stephenson d’écrire une oeuvre qui rassemble les instrumentistes du programme , pour à son tour, éclairer de sa signature un éclat qui sans attention aurait pu paraître commun…
Pascal Adoumbou
Note d’intention de la compositrice
Paysannes (Chansons Populaires)* réunit une poignée de chants issus des provinces de France qui
relatent la condition des femmes dans les campagnes aux 16e et 17e siècles. Revisitées et arrangées
pour soprano et ensemble de huit musiciens, ces chansons d’antan nous révèlent à quel point, plusieurs siècles plus tard, beaucoup de choses restent inchangées.
Durant ses quinze minutes la pièce traverse et relie différentes régions, différentes histoires: d’abord
celles de femmes aux destins malheureux – mariées contre leur gré, abandonnées, maltraitées, abusées, dépourvues de libre arbitre – dont certaines se contentent et d’autres se morfondent; et puis se dégagent d’autres voix, résistantes, puissantes, qui refusent et se rebellent, féministes avant l’heure. La chanteuse prend à tour de rôle la voix du poète populaire qui narre à la troisième personne les déboires des gens qui l’entourent, celle des jeunes prétendants irrespectueux, de la femme qui ne veut pas se marier, de celle qui se résigne, ou de celle qui à l’inverse risque sa vie en trompant son mari. À travers leurs différents points de vue, les chansons nous permettent de mesurer l’ampleur des injustices dont certaines traces persistent encore aujourd’hui.
En parallèle l’ensemble instrumental, subtil, s’exprimant au-delà du langage, commente, distord, souligne, fait écho aux propos des textes. Composé de bois, cordes, piano et percussions, on y trouve
également une guitare électrique qui par moment amène volontiers une dimension « pop » – le son de la musique populaire d’aujourd’hui – pour une oeuvre hybride, à la croisée des genres.
Dans la lignée des travaux de Benjamin Britten, Luciano Berio, Christopher Trapani ou encore Larry
Polansky, et créée au centre d’un programme de pièces composées uniquement par des femmes, Paysannes* redécouvre des chansons traditionnelles françaises du passé sous un angle contemporain, féminin et féministe, espérant qu’elles puissent à leur tour éclairer des réflexions sur le présent.
*titre provisoire
Joséphine Stephenson
COPRODUCTION
TM+
Maison de la musique de Nanterre – scène conventionnée d’intérêt national – art et création – pour la musique
Opéra de Massy
©Thomas révay